Référentiel technique Sandre
Quel est l'intérêt du référentiel technique Sandre et à qui s'adresse-t-il ?
La donnée sur l'eau et son environnement peut provenir de sources variées et reposer sur des structures différentes. Tous les acteurs (incluant les personnes et les machines) ne parlent pas forcément le même langage et ne partagent pas les données pour les mêmes raisons (cf. Schéma n°1 ci-dessous). Or, quand deux acteurs discutent ensemble, ils choisissent une langue commune (i.e. champ lexical) et un contexte pour se comprendre. Quand le domaine est vaste comme celui de l’eau, il existe de multiples champs lexicaux (l’assainissement, l’eau potable, l’hydrométrie, etc.) qu'il faut définir, faire évoluer et dont il faut assurer la cohérence sémantique avec les autres. La question de l’interopérabilité (cf. Schéma n°2 ci-dessous) est donc vitale pour que les acteurs puissent partager et exploiter la donnée pour comprendre et décider d'agir.
Schéma n°1 : Le partage de la donnée sans dispositif d'interopérabilité Schéma n°2 : Le partage de la donnée avec le dispositif d'interopérabilité : Sandre
Pour s’entendre sur un langage commun, il faut tout d’abord en définir les concepts. Dans le domaine de l’eau, les concepts sont par exemple « obstacle à l’écoulement » ou bien encore « épandage de fertilisant ». Il faut ensuite définir des listes communes de codes, servant à identifier de manière unique un objet. Les codes et les informations décrivant sommairement l’objet constituent une donnée de référence. Par exemple, dans le jeu de données de référence des « obstacles à l’écoulement », le code Sandre ROE51043 fait référence au concept Sandre barrage de Calacuccia. Par analogie, dans le domaine des transports routiers, pour le gérer correctement, il faut notamment définir des concepts tels les notions de véhicule, de plaque d'immatriculation... Il faut ensuite définir des listes communes de codes comme les numéros des plaques d'immatriculation qui identifient de manière unique chaque véhicule routier.
La donnée sur l’eau est assez mature sur le plan de l’interopérabilité en France en particulier grâce au SANDRE pour le Système d'Information sur l'Eau (SIE). Sur la base des spécifications techniques (définitions des concepts, règles de gestion et de partage de la donnée), des jeux de données de référence et des services en réseau Sandre (permettant gérer et diffuser librement les spécifications techniques et jeux de données), les producteurs du SIE rendent accessible, utilisable, interopérable et réutilisable la donnée sur l'eau et son environnement.
Thème après thème, le SANDRE élabore et diffuse de nouvelles spécifications techniques et jeux de données de référence libres d’utilisation à travers ses services en réseau. Le référentiel technique Sandre garantit l'interopérabilité sémantique et technique du SIE. Il contribue à l'amélioration continue de la donnée sur l'eau et son environnement à l'échelle de la France. Le référentiel technique Sandre s'applique à tous les utilisateurs des données publiques sur l'eau. En application du Schéma National des Données sur l'Eau (SNDE), les systèmes d'information métier participant au SIE doivent respecter le référentiel technique Sandre (cf. rubrique A propos / Missions et organisation).
Quelles sont les composantes du référentiel technique Sandre et de quelle manière est-il élaboré ?
Comme expliqué précédemment, le référentiel technique Sandre est composé de :
- spécifications techniques "standards",
- jeux de données de référence,
- services en réseau.
Il est élaboré selon un cycle PDCA (cf. schéma ci-dessous) permettant d’assurer, avec méthode, la construction, la validation et la diffusion du référentiel technique Sandre conformément au cadre de l'ISO 9001 et ISO 27001. A titre d'exemple, un dictionnaire de données Sandre est établi selon des normes et règlements, de la documentation, des jeux de données métiers et des connaissances d'experts métiers. Sa réalisation est planifiée en amont puis validée ensuite par des groupes de travail dédiés avant sa publication officielle sur ce site.
Le référentiel technique Sandre repose sur deux éléments fondamentaux à savoir les dictionnaires de données Sandre, qui définissent le sens des concepts (i.e. sémantique commune), et les jeux de données de référence Sandre, qui identifient et décrivent les objets qui font l'objet d'observations. Par conséquent, les composantes de ce référentiel sont liées entre elles et éventuellement avec d'autres.
1. Spécification technique Sandre
Une spécification technique Sandre est un guide qui aide à comprendre et à appliquer le référentiel technique Sandre. Parmi les spécifications techniques Sandre, il y a des notes méthodologiques, des documents d'administration de données de référence, des documents de présentation de données, des dictionnaires de données, des scénarios d'échange, des scénarios de service web, des scénarios de transformation, etc.
Les spécification technique les plus employées sont :
- les documents d'administration : ils définissent le périmètre et les règles organisationnelles et techniques de gestion des données de référence.
- les dictionnaires de données et documents de présentation : ils comportent des diagrammes de classes UML (Unified Modeling Language), des concepts, des définitions, des illustrations et parfois même des exemples de jeux de données.
- les scénarios d'échanges et de service web (i.e. Application Programming Interface (API)) : ils définissent le format et les règles d'échange de certaines données décrites au sein des dictionnaires de données. Ils s’appuient sur des normes informatiques libres orientées internet (W3C, OGC, ISO, etc.)
2. Jeu de données de référence Sandre
La donnée de référence est généralement celle la plus partagée au sein des systèmes d'information. Une donnée de référence Sandre est de nature soit géographique (cours d'eau, masses d'eau, stations de mesures, aquifères, zonages, ...), soit alphanumérique (nomenclatures, paramètres, taxons, méthodes, unités, ...). Il s'agit d'une donnée élémentaire (i.e. donnée de référence) du monde de l'eau.
Prenons l'exemple d'un barrage (i.e. obstacle à l'écoulement) situé sur un cours d'eau, son code Sandre (identifiant unique du barrage), son nom, sa localisation, forment une donnée de référence. L'ensemble des barrages forme le jeu de donnée de référence Sandre des obstacles à l'écoulement. Les données d'observation acquises dans le temps sur chaque barrage par les producteurs du SIE, comme la hauteur de la chute d'eau, sont rattachées aux codes Sandre. C'est donc grâce au code Sandre (qui identifie de manière unique un objet donné comme une rivière) que les données d'observation peuvent être ensuite analysées. Un jeu de donnée de référence Sandre peut être incomplet puisqu'il ne s'agit généralement pas d'un inventaire. En revanche, on y trouve à minima tous les objets qui font l'objet d'observations notamment dans le cadre de la surveillance réglementaire.
Prenons l'exemple du jeu de données Sandre des plans d'eau, on y trouve :
- tous les plans d'eau surveillés aboutissant à la production de données de mesures d'analyses liées à eau (i.e. donnée d'observation) et d'évaluation pour le SIE.
- quelques autres plans d'eau référencés qui n'ont pas fait l'objet d'une surveillance particulière pour le SIE. Ils peuvent être issus de la méthode d'identification et de caractérisation des plans d'eau.
3. Service en réseau Sandre
Un service en réseau est une composante du référentiel technique Sandre. C'est un service électronique qui se matérialise généralement par une application informatique. Les services en réseau Sandre permettent notamment de mettre en œuvre le référentiel technique Sandre et de le diffuser librement. Parmi les services en réseau Sandre, il y a les API (Application Programming Interface) de diffusion, le service d'attribution de labels de conformité Sandre, le service d'abonnement aux évolutions de documents et données, le service d'assistance à l'emploi de ce référentiel...
